PATRICK REBEAUD - réalisateur


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24 mai 2008

La visite approfondie d'un grand laboratoire de cinéma m'impressionne. Plus, probablement, que les jeunes monteurs qui m'accompagnent. Les futurs tailleurs de plans et de scènes, blasés, trouvent la pellicule encombrante et difficile à manier. Ils préfèrent se shooter à cette drogue douce qu'est le disque dur. Ce que je peux comprendre.

Pour un réalisateur, c'est autre chose qui apparaît. Suivre le cheminement matériel du film dans les méandres obscurs du parcours chimique est un moment important. Les rushes arrivent par une porte, accompagnés de leur indécollable rapport de script, et le film va se construire doucement, prototype rêvé par des scénaristes, techniciens, acteurs, producteurs. La part de création existe encore pendant un temps dans le laboratoire. Et puis l'internégatif franchit le sas sans retour qui le mène vers les copies de séries. Et là, tout bascule, l'art devient industrie. Bien sûr, tout le monde le sait : " Le cinéma est à la fois un art et une industrie ". Les producteurs nous le rappellent parfois. La presse nous le martèle. Pourtant, seul l'art est montré. Cachez ce sein que je ne saurais voir.

La vision des copies de séries qui sortent à très grande vitesse remet les pendules à l'heure. Sur les écrans de contrôles placés au bout de la chaîne, les plus grandes stars s'agitent dans l'image projetée, se désarticulent à dix fois la vitesse. Elles sont ramenées à leur condition fragile d'ombre sur un mur blanc. Le rêve se condense et surgit par kilomètres. Il sera revécu jusqu'à quatre cents fois en deux jours pour des films au succès anticipé.

Les bobines sont contrôlées, emballées, expédiées. Le soir, à la fermeture, il ne reste plus un seul long-métrage dans le hangar d'embarquement. Les émotions ont pris la route des salles de cinéma qui nous les livreront à leur vitesse juste.

Le lendemain, je regarde la leçon de cinéma de Quentin Tarantino au Festival de Cannes. Une heure quarante-cinq d'entretien avec Michel Ciment. Le cinéaste évoque le montage sur pellicule :

" Montage film ou montage virtuel, en fin de compte, le résultat est le même. Mais moi, j'aimerais retourner au montage film. Avant, c'était très long, on essayait de se débarrasser de tout ce qu'on voulait éliminer jusqu'à ce qu'on obtienne le résultat souhaité. Mais maintenant, on appuie sur un bouton et c'est parfait. Tout d'un coup, ça devient très ennuyeux. "

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9 mai 2007

La Compagnie Camera Mix me signale qu'elle sera en tournée au mois de Mai.

Les concerts performances de ce groupe d'artistes poyvalents sont des rencontres entre les moyens d'expression populaires et artistiques: Chansons françaises italiennes et anglaises, morceaux punks et techno hardcore, noise et électroacoustique, photographie et vidéo, théâtre et poésie, danse contemporaine...

En ce qui concerne la tournée actuelle, le "D u c h a m p Style Tour ", voici ce qu'ils en disent :

"It's a matter of taste and landscape, using bodies, cars, video projection,Travel. Filming south of France and north of Spain, across cote d'azur, between Europe and mediterranean ocean, this is the 2008 tour from the Camera Mix ensemble. What about processing different supports, different musical heritage, In the space beneath Paris and Rome, its definitely overaged in this tour. Duchamp it's an homage to the twenties, as a period of lusts for the arts. The concert aim born in Emilia, center Europe. "

Les dates :

9.05 Genova. Area
10.05 Montpellier.Etc galerie Audio
12.05 Montpellier.Etc Galerie Video
14.05 Barcelona Grac“a
16.05 Marseille Embobineuse
17.05 Torino
30.05 Bologna ex Black Shadow (Arteria)


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8 mai 2008

Je reçois un long SMS de Nicola Sornaga. Il m'explique que son film vient d'être sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. "C'est un miracle qu'on soit là bas" m'écrit Nicola. Son long métrage a coûté 40.000 euros seulement.

J'avais vu les premières séquences de ce projet : "Monsieur Morimoto". J'y avais reconnu des qualités déjà présentes dans son premier long métrage "Le dernier des immobiles": de la poésie, de l'humour, une originalité dans le ton ; mais surtout, ce qui semble désormais être la démarche durable de Nicola Sornaga :

Cette idée que le casting prend la part la plus créatrice d'une oeuvre cinématographique. Nicola fait jouer dans ses deux films des personnages de la vie réelle. Il s'agit bien de fictions, mais sa dernière histoire, par exemple, est interptrétée par un japonais, Monsieur Morimoto, qui existe vraiment. Et il va croiser un autre homme: le "Roi de France"qui lui aussi joue son propre rôle (si, si).

Ainsi, de proche en proche, la palette de l'artiste se couvre de personnages hauts en couleurs, attachants, produisant des aventures cinématographiques réjouissantes. Fellini et Kusturica ne sont pas loin.

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