PATRICK REBEAUD - réalisateur


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Jeudi 4 décembre 2008

Ça y est, la Bibliothèque du Cinéma François Truffaut va ouvrir demain à Paris. Tout y est organisé pour que la recherche, la consultation et la lecture soient fluides, faciles et agréables. D’abord grâce à sa situation géographique, dans le forum des halles, à côté du Forum des Images, en face d’un cinéma. Le rêve des cinéphiles, cinéphages et cinévores gourmands. Les étudiants en cinéma trouveront là de quoi se rassasier. Le lieu, clair, spacieux et calme favorise la plongée dans la lecture. Le lecteur est parfaitement accueilli par des personnes qui aiment et connaissent le cinéma.

Quant au contenu : livres, revues, articles de la presse généraliste, dvd, cd ... Rien ne manque. Des décennies d’écrits et de films scrupuleusement collectés nous attendent.

La consultation ainsi que le prêt des ouvrages et magazines sont gratuits. La consultation sur place des dvd aussi. L’emprunt des documents audiovisuels nécessite un abonnement.

3 bases de données sont accessibles (une anglaise et deux américaines).

Mon coup de coeur va au « Fond Jean Gruault ». Ce grand scénariste a accepté que ses échanges avec Truffaut soient numérisés. Pour accéder à l'exposition virtuelle, cliquez ici.

La bibliothèque du cinéma François Truffaut - Forum des Halles - 4 rue du cinéma - 75001 Paris - Tél. 01 40 26 29 33
Ouverte du mardi au dimanche de 12h à 19h - Accessible aux personnes handicapées motrices.

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24 novembre 2008

De 1930 à 1931, Hergé publia « Tintin au Congo » dans le journal « Le petit vingtième ». Dans l’ambiance de l’époque, le colonialisme était considéré comme un comportement sympathique. On y voit notamment Tintin instituteur, déclarant le plus tranquillement du monde à une classe de petits congolais : « Mes chers amis, je vais vous parler aujourd’hui de votre patrie : la Belgique ».

Lorsque l’album fut réédité seize ans plus tard, les idées dominantes s’étaient améliorées, et Hergé aussi peut-être. Il décida de redessiner les 62 pages. Cette fois-ci, sur la même estrade, Tintin donnait un cours politiquement moins risqué : « Qui peut me dire combien font deux plus deux ? »



Un autre grand créateur de récits d’aventures apporte de la même manière des remaniements à ses oeuvres. Je veux parler de Steven Spielberg. J’ai comparé une cassette VHS d’ « E.T. l’extraterrestre » (1982) enregistrée à la télé dans les années 90, avec le DVD sorti en 2002 lors de l’anniversaire des vingt ans de ce classique du cinéma. Regardez les mains des policiers. Les forces de l’ordre brandissaient des armes en 1982.



Elles agitent des talkies walkies dans la version ultérieure.



De plus, un gros plan de fusil, au moment de l’embuscade, juste avant le décollage des vélos, a été retiré du montage. Car on n’admettrait plus au vingt-et-unième siècle de voir des enfants menacés par des armes.

Et voici notre petit concours de prospective: à votre avis, qu’est-ce qui va changer dans la version 2022 d’ « E.T. l’extraterrestre » :

- On gommera les véhicules à moteurs polluants ?
-Les vélos (BMX) seront considérés comme dangereux, et les enfants fuiront à pied ?
- Les jeunes ne désobéiront plus aux adultes , pour le plus grand malheur d'E.T ?
- On en reviendra à la version d’origine ?

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16 novembre 2008

« Pensez-vous qu’il soit, j’allais dire, impossible de contrer la crise financière ? »
« Estimez-vous avoir commis, j’allais dire, une erreur ? »
« Sommes-nous, j’allais dire, dans la panade ?»

L’épidémie s’est propagée sournoisement. Quand nous avons ouvert les yeux, il était trop tard. Le virus j’allais-dire était sur toutes les lèvres . Aucun cerveau, même parmi les plus solides n’a pu résister aux méfaits du J’allais-dire. Depuis, le malfaisant hante toutes les conversations, mais surtout, il exploite astucieusement le vecteur des médias pour se reproduire à une vitesse hallucinante. Le J’allais-dire s’incruste désormais dans chacune des phrases prononcées dans le pays.

Ce tic de langage vous horripile ? Vous êtes agacé par cette expression inutile prononcée par vos contemporains à tous bouts de champ ?

Gardons notre sang froid, et tentons d’analyser les causes du mal.

Pour cela, prenons un exemple . Si une personne A déclare à une personne B : « Vous êtes complètement idiot », c’est une insulte. Si maintenant, A dit à B : « Vous êtes, j’allais-dire, complètement idiot », elle a d’une certaine manière l’impression d’amortir le choc. Car elle sous-entend : « J’allais dire que vous êtes complètement idiot, mais finalement non, tout bien réfléchi, je préfère ne pas le dire. Mais je vous le dis quand même pour que vous sachiez que j’ai bien failli vous l’envoyer en pleine figure. »

Ce à quoi, l’autre pourrait rétorquer : « C’est vraiment merveilleux que vous ne me l’ayez pas dit. Grâce à cela, je ne l’ai pas entendu. »

Ainsi, A et B restent les meilleurs amis du monde. Une amitié d’ailleurs fortement consolidée par la conscience d’être passé à deux doigts d’une sale dispute, qui aurait inévitablement eu lieu si A avait asséné à B qu’il est complètement idiot.

Ainsi, les humains restent solidaires grâce à ces conversations qui n’ont pas eu lieu, mais dont il a bien fallu qu’ils se parlent, afin de prouver leur haut degré de civilisation.

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9 novembre 2008

Depuis 1989, je filme régulièrement des artistes et des scientifiques en recherche. Je tente de montrer le processus intime qui va mener le chercheur vers le résultat final (provisoirement final): une oeuvre ou une découverte. J’essaye de capter ces moments de quêtes, d’élans, d’errance, de travail, de joie, de doute aussi parfois. Que se passe-t-il dans l’esprit et dans la vie de la personne qui cherche ? Il s’agit d’un tournage sur la durée, d’un accompagnement.

Pour cette raison, l’expérience menée par le 104 à Paris me passionne. L’idée est proche: on ouvre les portes des ateliers d’artistes pendant la période de gestation. Le public peut ainsi faire ce premier grand pas qui le rapproche de l’esprit de celui qui crée. On pourra voir l’oeuvre se faire, grâce à un face à face régulier entre artiste et spectateur. Ce dernier étant parfois invité à participer.

Vendredi, je suis allé voir et écouter ce que Laurent Roth et Fleur Albert (tous deux résidents du 104) souhaitaient présenter de l’état de leur travail: un projet de film intitulé "Mehdi jour et nuit", réalisé avec des usagers toxicomanes des 18ème et 19ème arrondissements.

Ils ont commencé par la projection du film « The Connection » (1962) de Shirley Clarke, une référence en ce qui concerne le regard sur la toxicomanie.

Ensuite, Laurent et Fleur se sont donc livrés à l’exercice de transparence. Puisqu’il s’agit d’un acte public, je me permets d’en parler ici.

On a pu constater que les deux créateurs sont parfaitement complémentaires. Fleur travaille depuis des années sur le sujet, le connaît très bien, elle a déjà tissé des liens avec les futurs personnages du film. Laurent (scénariste, critique et modérateur dans de nombreuses projections-débats) apporte sa capacité à nommer précisément les choses, à les composer, à les médiatiser. Fleur a l’émotion, Laurent la parole. Tout l’intérêt de créer en duo apparait comme une évidence.

Ils ont clairement expliqué ce qu’ils vont retenir du film de Shirley Clarke qui les inspire. Notamment le principe du lieu central (un appartement, point de rendez-vous de tous les personnages), et l’utilisation de la durée. Ils ont dévoilé ce qu’ils vont apporter de plus: la vie de chacun sera suivie à l’extérieur. Et pour ce film, pas d’acteur contrairement à « The Connection », car chacun jouera son propre rôle.

Pas de conclusion pour l’instant, bien sûr, puisque ce travail vient de commencer. Ce sera à suivre, pas à pas, avec beaucoup d’intérêt.

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5 novembre 2008

Avec l’élection de Barack Obama je repense au documentaire « Quatorze Jours en Mai » (Fourteen Days in May) de Paul Hamman pour la BBC (1987). L’un des films les plus bouleversants que je connaisse. Dans un établissement pénitentiaire mi-prison mi-bagne de l’état du Mississipi, un homme -un noir- attend son exécution. La caméra reste à ses côtés pendant l’infernal compte à rebours. On est très vite convaincu de son innocence. On découvre aussi que personne parmi les gens qui le fréquentent ne souhaite sa mort. Ni le prêtre confesseur bien sûr, ni les gardiens de la prison, tous convaincus d’assister à une injustice. A l’approche du jour J, les certitudes du directeur de la prison vacillent à leur tour. Tout le monde est très gentil avec Edward Earl Johnson. Tout le monde le sait innocent. On veille à son confort. Malgré tout, chacun s’active aux préparatifs, en répétant scrupuleusement les gestes et les paroles rituelles autour de la chambre à gaz. Un lapin à la place du condamné permet de vérifier que ça fonctionne.  Jusqu’à la dernière minute, on espère que le gouverneur de l’état va annoncer une mesure de grâce. Mais non. Alors, tout le monde fait son travail, Edward est exécuté. Un homme a été tué gentiment. L’impression que laisse le film est très violente, à la première vision comme à la centième. Il provoque larmes et révolte chez nombre de spectateurs.

L’élection d’aujourd’hui fait bien sûr espérer qu’une tragédie comme celle d’ Edward Earl Johnson ne sera plus possible. Mais l’état du Mississipi a voté à 42% seulement pour Obama contre 57% pour le camp républicain.

Voici les cinq premières minutes de « Fourteen Days in May » :


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22 octobre 2008

Si vous souhaitez débuter dans le cinéma, que vous passiez ou pas par une école, je vous conseille le livre "Comment faire un film" de Claude Chabrol et François Guérif édité par Rivages poche/Petite Bibliothèque.

Il s'agit du fruit d'une série d'entretiens. Le langage parlé, très fluide, les anecdotes parfois surréalistes (l'épisode de la mouche dirigée par un aimant) permettent d'éviter l'écueil du cours de cinéma ronflant. La liberté de ton est d'ailleurs en contraste avec la rigueur du contenu. Derrière l'humour, on sent l'exigence. L'ouvrage couvre en 90 pages l'ensemble des activités d'un réalisateur, depuis l'écriture des premières lignes du scénario, jusqu'à la promotion du film, en passant par la manière de s'adresser aux acteurs, et la description des postes techniques d'une équipe.

J'aime la modestie des premières lignes : "On peut à la rigueur apprendre quelque chose à partir des films du passé, les analyser, passer de la sensation à l'analyse, mais on ne peut en aucun cas dire : "voilà comment il faut procéder" car chacun a sa façon de "faire" un film. Donc, tout ce que je vais dire n'a peut-être aucun intérêt, car cela est valable uniquement pour moi."

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Lundi 20 octobre 2008

Le 7ème Festival du Film Européen se déroulera du 22 au 28 octobre à Houlgate. L'occasion de découvrir ou redécouvrir les cinématographies anglaise, italienne, belge, espagnole, polonaise ... De plus, 14 films seront présentés en avant-première, dont "Mia et le Migou", "Home", et en exclusivité, le making off de la Palme d'Or 2008, "Entre les murs" de Laurent Cantet.

France 3 Normandie sera partenaire pour la soirée du vendredi 24 avec notamment la diffusion du documentaire "Est ouest, mon Europe à moi" d'Aurélie Misery, et "Le passé recomposé" de Olivier-Loïc Brunet.

Pour en savoir plus : www.festival-houlgate.eu

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14 octobre 2008

J´apprends que le "Dictionnaire historique du cinéma à Saint-Etienne" de Frédéric Zarch va paraître. Cet ouvrage couvre plus de cent années de la vie stéphanoise depuis la première projection du Cinématographe Lumière, le 26 avril 1896, dans les salons de l´Hôtel de Ville, jusqu´à nos jours. L´histoire des salles de cinéma, les tournages de films (Le Juge Fayard, Noce blanche...), la vie d´un acteur (Jean Dasté), les inventeurs (Mortier et Chéri-Rousseau pour l´Aléthorama), les entreprises (Heurtier), bref, tous ceux qui ont fait la richesse et la diversité de l´histoire du cinéma dans cette ville.

"Dictionnaire historique du cinéma à Saint-Etienne" de Frédéric Zarch - Editeur : Publications de l´Université de Saint-Etienne - Prix : 25 euros.

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13 octobre 2008

Sky Prods me signale le lancement de la 2ème édition de son concours de courts-métrages. Les participants peuvent envoyer leurs films de 15 minutes maximum, jusqu'au 9 novembre 2008. Aucun thème n'est imposé. Les Courts-métrages finalistes seront dévoilés par un jury de professionnels présidé par Eric Lartigau, le réalisateur de "Prête moi ta main", lors de la cérémonie officielle du Sky Prods Festivals. A gagner : un caméscope HD, un écran géant LCD, un chèque de 200 euros, un an de location de DVD, des abonnements magazines ...

Pour s'inscrire et se renseigner: www.skyprods.fr

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